Jeudi 15 août 2013

Quand on se lève ce matin là, la lumière n’est pas comme d’habitude… Normal, il pleut. Voyons le bon côté des choses, c’est limite reposant parce qu’il fait plus frais (encore que) et que ça nous change de décor. Les parapluies et ponchos multicolores sont de sortie, visiblement c’est pas une petite pluie qui arrête un chinois quand il s’agit de faire du vélo ou du scooter.

A 14h, on part à Shangri-La parce que ça avait l’air joli sur la photo. Comme des feignasses, on s’est organisés avec l’hôtel pour y aller, en espérant que ça sera aussi marrant que la virée en mini-van pour aller au spectacle l’autre soir.

En attendant, on écrit quelques cartes postales au petit dej’ avant de se mettre en quête d’un endroit où acheter des timbres. Au marchand de cigarettes, y a pas. Au magasin de cartes postales, y a pas. A la droguerie, y a pas. Alors bon, on tente la poste d’autant que K. se rappelle l’avoir vue en passant en bus. A moins que ce soit à pied ? (ouais en fait, elle sait plus où c’est).

On tourne un moment autour de la gare des bus mais va trouver quelque chose au milieu de ce foutoir. A force de chercher la poste, on trouve l’office de tourisme. A l’intérieur on demande la rue à prendre à une nana entrain de manger ses nouilles. Mais c’est bien suuur !  On la connaît bien, on l’avait pas faite en bus mais en vélo !

La poste est fermée mais il y a une antenne pour les envois internationaux. Timbres achetés et cartes envoyées dans la foulée, on repart en direction de l’hôtel. On tombe, un peu par hasard, sur “le Cloud 9” un restaurant dont on avait entendu parler dans les guides mais aussi à notre hôtel. La bonne aubaine, ce soir on sait déjà où on mange.

13h50, en pleine relax attitude, on se pointe dans le hall de l’hôtel. Le gentil réceptionniste nous prête un parapluie et nous dit de le suivre. Hop c’est parti ! On fait quelques mètres avant de s’arrêter au coin d’un coin rue. A priori, on attend un bus, lequel ne tarde pas à arriver comme le train de Harry Potter pour K. ou celui de Chihiro pour L.. Il est presque vide mais quelque chose nous dit que ça va pas durer et qu’il va faire le tour des hôtels du coin pour récupérer les excursionnistes du jour. Effectivement, le petit car est rapidement plein, l’occasion pour nous d’entamer le repérage de nos compères pendant le trajet. Alors qu’est-ce qu’on a dans ce bus ? Une mamie, un gars avec un tee-shirt orange fluo. Ah celui là, il fera bien l’affaire !

Arrivée à Shangri-La. A première vue, le cadre est joli malgré le temps maussade mais il s’agit d’un village reconstitué pour les touristes. On pouvait s’en douter m’enfin, maintenant qu’on est là, autant en profiter alors on suit le mouvement. En chemin, on a dégainé nos supers ponchos vert chasseur. (les chinois ne sont pas les seuls à avoir le sens du glamour, les western people, eux aussi ils ont la classe).

La visite débute par un petit tour en bateau, pour un circuit découverte de la flore environnante. A bord, une jeune guide fait les commentaires. Elle semble toute intimidée par le fait de nous avoir dans son embarcation, et de temps en temps elle nous adresse un petit mot en anglais. La balade est ponctuée par des animations sur la rive mettant en scène les minorités (encore et toujours). Disons-le franchement : c’est un peu grotesque.

On finit quand même par débarquer pour continuer la visite à pied. La grosse artillerie présentant l’artisanat local est dégainée et tout y passe : textile, bois, calligraphie, parasols en papier, bijoux. C’est assez amusant de voir tous les jeunes qui, une fois le flot passé, se jettent sur leur portable. Y en a même d’autres qui font la sieste avant de se réveiller en sursaut. En somme l’envers du décor est plus intéressant que la mise en scène.

Depuis une balustrade, une femme crie et jette des boules colorées. K. en veut une aussi mais dommage la vague de cadeaux est passée. Peut-être une tradition ancestrale ou juste un truc pour amuser la galerie… Ah ah ah mais elle recommence !! Cette fois, K. se précipite , se plante au milieu des gens et tends les bras. La dame la remarque tout de suite et lui lance une boule. Ouiiiiiii !!!!  Juste à côté un gars semble lui dire que c’est pas juste.  Comme à la grande époque où on se battait en boîte de danse pour récupérer un tee-shirt Clan Campbell, K. est toute contente de sa merdouille gagnée à la barbe des touristes chinois.

Avant de partir on goûte des petits gâteaux fourrés à l’osmanthus, la plante locale que l’on trouve à toutes les sauces mais surtout sous forme de thé. Les biscuits sont plutôt bons, voilà une idée de cadeau à ramener.

Sur le parking, le tee-shirt orange fluo fume devant un mini-bus dans lequel se trouve une vieille : on tient notre véhicule.

Retour à Yangshuo, il est à peine 16h et il pleut toujours. Dans ces circonstances, quoi de plus normal qu’un tea time en terrasse pour que L. puisse dessiner. On tourne un peu et voilà qu’on se trouve un café totalement raccord, dans le plus pur style cottage british.

 La fin de journée approche, tout comme notre dîner au Cloud 9. On met un peu de temps à relocaliser le restaurant (normal, il est plus de 17h, la ville a muté). On a la surprise d’arriver suffisamment tôt pour avoir une table en extérieur. Le cadre est top ! On surplombe la rue et avec tous ces lampions rouges, on se sent vraiment “ailleurs”.

Notre choix se porte assez vite sur deux spécialités : canard pour L. et poisson pour K, les deux mijotés à la bière. Le restaurant fait aussi classe de cuisine, ça se voit à l’arrivée des assiettes. Belles et bien présentées, un peu comme dans les restos occidentaux. Seulement, à l’asiatique, une assiette ne veut pas dire pour “une personne” mais pour la table. Raaaaaaa ! on s’est encore fait avoir. C’est donc un dîner pantagruélique qui se présente. Mais il est fameux !

Pour l’ambiance, le restaurant d’en face s’en charge. On oublie les gondoles à Venise : un Assurancetourix en puissance joue la sérénade aidé par les clients. Les chinois et la chansonnette, c’est pas une légende.

Le temps de digérer et de finir notre bière, L. fait un dessin pour capter l’ambiance et les derniers moments de cette journée plutôt peinarde.

A suivre…