Samedi 17 août 2013
Ce matin, le réveil sonne tôt : on décolle pour les rizières de Longji à 7h20. Dans le hall, un autre couple de western people attend. Le temps de prendre un café, le bus arrive avec à son bord notre guide pour la journée : tee-shirt jaune-pantalon blanc-ballerines dorées et pailletées, pas besoin de la scruter plus longtemps, elle, on la repérera tout de suite. Avant de venir, le bus à deux étages a fait la tournée des hôtels. Mis à part le jeune couple (Pierre et Léa) et nous, il est rempli de chinois.
On s’installe tous les 4 à l’avant du bus au 2ème niveau. Au cours du voyage, la guide vient nous donner les détails pratiques. Comme d’habitude, on comprend à moitié. L’anglais des chinois n’est pas facile : ils parlent très vite, très bas et bouffent tous les mots. A nous 4 on reconstitue la majorité des infos dont la plus importante : arrivés au péage de Longji pour s’acquitter du droit d’entrée de la zone des terrasses (oui, c’est comme ça en Chine : il y a des régions ou villes, historiques ou très touristiques, soumises à un droit d’entrée) on a la possibilité de se désolidariser du groupe pour aller au village de Ping’An par nos propres moyens.
Faisons un brin d’explications. Les rizières en terrasses de Longji aussi appelées « Dos de Dragon » sont divisées en deux grandes “zones” : autour des villages de Ping’An et de Jinkeng. En venant de Yangshuo ou Guilin, c’est au premier des deux que l’on accède. Une fois passé le péage, des bus « locaux » conduits par les villageois drainent les visiteurs jusqu’à destination. A l’intérieur, plusieurs points de vues sont accessibles par un chemin de randonnée et il est possible relier les deux zones à pied.
Pierre et Léa se désolidarisent. Nous, dans la mesure où on ne connaît pas notre hôtel et encore moins où il se trouve, on continue sur notre lancée “all inclusive” mais elle implique quelques sacrifices. D’abord celui de rester collés aux basques dorées, de la nana au tee-shirt jaune. Notre entrée passe par son intermédiaire, c’est elle qui paye le péage pour le groupe et réserve le bus local.
Sauf que des groupes comme le notre il y en a des tas, des guides avec un drapeau rouge, y en a des tas aussi. N’oublions pas un élément crucial : on est en Chine, il y a du monde et nous sommes depuis peu arrivés à la conclusion qu’après les italiens, le peuple chinois est le plus bruyant et bordélique qui soit.
Comme on était à l’avant du car, on a repéré personne. Mis à part peut-être le gamin à lunettes qui s’est approché à un moment pour voir la route de plus près. On se lance donc dans le sillage du tee-shirt jaune et de son red flag mais c’est de courte durée. Au bout de 2 secondes, on la voit plus. L. croit aperçevoir le groupe monter dans un bus jaune. Merde ! Ils partent sans nous ! On se précipite, gruge tout le monde jusqu’à ce que L. se fasse rattraper par le coltard par une garde. Ce n’est pas notre groupe. Nous on pense que si. L. insiste, tente de forcer le passage et là : K. aperçoit le gamin à lunettes qui patiente juste à côté. On est pas perdus. Prenant quand même pitié de nous, harnachés de nos gros sacs au milieu de la foule, la nana de la sécurité nous laisse attendre à l’extérieur sur le quai des bus.
La 2ème contrepartie de la non-désolidarisation du groupe, c’est qu’on est obligés de passer par le village de la minorité Yao, où un spectacle a été créé dans le but de montrer leurs coutumes aux touristes. Toujours le même fond de commerce ! Ici, la particularités est liée aux femmes et à leurs cheveux, qu’elles ne coupent que deux fois dans leur vie.
Le village en lui même est assez joli, on découvre une nouvelle architecture toute en bois assez proche de l’imaginaire que l’on peut avoir de la “Terre du milieu”. Le paysage aussi a changé. Plus vallonné, les pics karstiques ont cédé la place à des montagnes où l’on commence à apercevoir des rizières en escalier.
Déposés par le bus au centre du village, on comprend que nos sacs peuvent rester en soute parce qu’on reprendra le même après le “show”. Il pleut depuis ce matin, c’est donc avec nos ponchos de lumière qu’on attaque la visite. Arrivés dans le hangar aménagé avec scène et coulisses, on est rejoints par d’autres groupes venus d’autres bus.
Et c’est parti pour le folklore. Pendant, une demi-heure les tableaux se succèdent jusqu’à la scène finale du mariage, pratiqué selon la coutume. Pour qu’on comprenne bien, on demande des mariés dans l’assistance et pour que ce soit encore plus sympa, deux western people sont désignés…. L. a bien faillit se retrouver sous les feux de la rampe avec le même regard que les futurs mariés, un savant mélange de ”qu’est-ce qu’on fout là ?” et “au secours sortez-moi d’ici !”.
En soi le moment du spectacle n’est pas déplaisant, c’est comme un éco-musée interactif, mais on aurait largement pu s’en passer. Sortie du hangar, chacun cherche son bus. Sous la pluie (soupirs).
Aucunes ballerines dorées en vue, c’est sans notre guide qu’on se met en chasse du bus n°36. Une fois localisé, on ouvre les soutes pour être sûrs…. Malheur, c’est vide ! Y a le petit à lunettes dedans et la dame avec un Kway vert pomme (une nouvelle repérée pendant le spectacle), c’est pourtant le bon. Alors : où sont nos bagages ?!! Le tee-shirt jaune refait surface en mettant fin aux interrogations : nos sacs ont été emmenés au poste de sécurité de Ping’An, elle trouvait ça plus sur.
On finit par prendre place dans le petit car, tout au fond. Sans le savoir on est entrés dans l’engin de la mort, celui du trajet le plus long de tout le voyage, celui du serrage de fesses maximum. Pour aller jusqu’à Ping’An, il faut emprunter une route toute pas assez large pour laisser passer deux bus, en virages et sans barrière de sécurité, toute défoncée par la défonce naturelle mais aussi pas la pluie et les coulées de boue. Et comme si la configuration naturelle n’était suffisante, quelqu’un (non mais qui ? qui ? qui ?) avait donné le volant à un fangio chinois. Au premier pont déjà, on a bien faillit s’empaler dans un 4×4. Le ton était donné : “aaaaaaah !” et des “ooooohhhhhh !” à l’avant du bus. Mais pour nous, nous qui étions sur les roues arrière et sentions partir le car à chaque coup de volant, on a fait dans le “putain putain putain !”.
Enfin arrivés, flageolants mais heureux d’être encore de ce monde, la guide nous emmène récupérer nos sacs. On pensait être arrivés. Et bah nooooooon ! Ping’An c’est tout en haut d’une série d’escaliers. On fait fissa pour choper nos bagages, le groupe est déjà en route, on se lance à leur suite en mode tortues géniales. On grimpe, on grimpe, on grimpe…. Voilà que se profile le restaurant où l’on doit prendre le lunch. Après déjeuner, on pourra aller à l’hôtel et être libres de vacquer comme bon nous semble. La désolidarisation du groupe est proche !
A suivre…
Ah! Ah! Ah! J’ai bien ri pour le serrage de fesses!
Mais je n’aurais pas voulu être à votre place
Dommage que la deuxième partie donc la suite n’ai pas suivi MAIS comme à chaque fois c’est un régal