20 heures, on fait notre entrée dans le hall du Riverview, point de rendez-vous pour nous conduire au spectacle “Impression Sanje Liu”. Nii une ni deux, on se retrouve dans un mini-bus avec 4 chinois. Sur la route, on se demande comment ça va se passer et surtout, on se dit qu’il va falloir bien repérer notre chauffeur ET nos co-passagers.
Le temps de finir de scruter tout le monde, on arrive sur place. Bordel monstre, le genre soir de match un jour de derby : c’est la cohue des cars, des gros 4×4 et des vans, identiques au nôtre sinon c’est pas drôle. Une fois garés, on se lance dans la foule, talonnant notre chauffeur qui fait maintenant office de guide, sans perdre de vue nos compères chinois.
Devant l’entrée, il nous explique que c’est le point de ralliement après le spectacle avant de nous dire… d’attendre. Forts d’un entraînement de champions du monde suite à l’affaire des vélos, on exécute sereinement.
La conversation s’engage avec nos compagnons de spectacle, visiblement aussi paumés que nous mais plus habitués à l’organisation chinoise. Il y a Candy, toute jolie jeune fille avec qui l’on discute en anglais, ses deux cousins et son grand-père dont la bonne humeur communicative vaut tous les langages.
Retour du guide-chauffeur avec les billets, nous sommes dans la tribune B1, notre famille chinoise en B2. Parfait, comme ça on restera collés à eux jusqu’au bout. Justement, c’est le moment d’entrer dans l’arène avec 50 millions de chinois. Et nous et nous et nous. Au passage, l’hôtesse nous tend un poncho jetable, ce soir le temps est à l’orage….
Arrivés devant une nouvelle entrée… on attend… puis vient le moment d’aller vers une troisième entrée pour…attendre. Au point n°3, on patiente plus longtemps alors on continue de discutailler avec nos compagnons. On se montre des photos de chez nous, de Balthazar, des parents de Candy. Au bout d’un moment, ça s’agite derrière nous : il tombe quelques gouttes, les spectateurs se glissent sous leur poncho transparent. C’est aussi le top départ (vers le point d’attente n°4 sans doute ?). Comme des pigeons, tous les 6 on met notre machin plastique, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, on se retrouve au milieu d’une foule joyeusement bruyante et bordélique déguisée en spermatozoïdes bloqués dans leur préservatif.
Arrivés devant l’entrée n°4, on dirait bien que c’est la bonne : faut sortir nos tickets. Si la mise en scène est aussi cosmique que le trajet pour arriver jusqu’ici, ça promet. On grimpe dans la tribune pour accéder à nos places. On y est presque… Dernier contrôle de billets, on découvre qu’on s’est choisi des places VIP royales : c’est pas des sièges qu’on a, c’est des trônes !
Tous seuls, surplombants la foule qui continue de s’agiter en brassant de l’air, on déploie notre sourire le plus béat. Le spectacle commence, en dessous les allées et venues continuent mais on s’en fout, le brouhaha n’arrive pas jusqu’à nous.
Les premières minutes sont « WahooW ! », la mise en scène, orchestrée par Zhang Yimou qui a fait la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin, est magnifique. Pendant 1heure, les tableaux se succèdent, on suppose qu’il est question des minorités ethniques de la région et de leur mode de vie. On ne comprend rien à l’histoire (s’il y en a une !) mais le visuel suffit à nous embarquer.
Un peu avant le final, quelques chinois spermatozoïdés par leur poncho commencent à sortir. Puis c’est la fin, la foule et à nouveau le bordel. Perchés dans notre tribune, on contemple la scène des 600 spectateurs en sac plastique tentant de regagner la sortie avant de se lancer à notre tour dans le tohu-bohu.
A l’approche du point de ralliement, notre guide-chauffeur nous attrape au vol. L. est à demi surpris qu’il nous ait reconnu… en même temps y avait pas des masses de western people. Notre famille chinoise nous emboîte le pas et ainsi reformé, notre petit groupe essaie de se frayer un chemin jusqu’au parking.
Dans la voiture, on partage nos impressions sur le spectacle jusqu’à l’arrivée à l’hôtel. Dernières photos avec Candy, on se quitte en se souhaitant bonne nuit et on part de notre côté manger quelque chose. Avec l’affaire des vélos, notre dernier repas remonte au matin.
Dans une rue annexe à la West Road, on déniche un restaurant au calme où l’on goutte quelques spécialités du coin : un plat non identifié, bizarre mais pas mauvais et des escargots de Guilin. Pêchés en rivière, plus doux que les herbivores français, ils sont tout moulinés et cuits avec des herbes et épices avant d’être retassés dans leur coquille. Devant notre mine circonspecte sur la manière dont va bien pouvoir les manger, le serveur nous fait une démo : aspirer dans un grand “iuuchhhhHHH”. Il faut quand même reconnaître aux chinois leur sens aiguisé de l’ultra glamour. On a beau faire grand bruit, rien à faire, l’escargot il reste collé au fond. Voyant qu’on est en galère, une serveuse nous apporte des cure-dents avant que ça vire au carnage.
Heureux de cette belle soirée, on regagne notre hôtel l’esprit léger d’avoir retrouvés nos vélos, pressés de faire de nouvelles découvertes (oui mais en bus).
Enfin la suite!
Toujours aussi super