Dimanche 18 août 2013
Jour levé et blattes rentrées, on se réveille au chant du coq. Il pleut toujours (soupirs). Minute Alain Gillot-Pétré : on est en août, période de mousson, ça on le savait. Mais la mousson c’est pas censé être constitué de grosses pluies é-pi-so-di-ques ?? Comment ça se fait que nous on a une bruine bretonne sans discontinuer depuis 4 jours ??
Au programme de cette nouvelle journée en poncho, on a le projet de rejoindre la 2ème zone des rizières, autour des villages de Dazhaï et, plus proche, Tiautou. La route est plutôt longue : 4-5 heures – aller- selon Lonely Planet. Si on sait d’avance que l’on arrivera pas à Dazhaï suffisamment tôt pour rentrer avant la nuit, on se fixe tout de même comme objectif d’atteindre le point de vue intitulé « Music from paradise » située à proximité de Tiautou.
Pour quitter Ping’An et aller en direction de Zongliu, premier village sur la route, il faut emprunter une première série d’escaliers. Les jambes raides du petit matin rendent la montée ardue mais on se rassure en se disant qu’ensuite ça sera sûrement aussi plat que notre mini-rando de la veille. Pensez-vous ! Des grandes montées suivies grandes descentes, promesses d’un retour pas plus reposant que l’aller. Niveau balisage, on se demande souvent si on est sur le bon chemin dans la mesure où on l’on ne croise strictement personne pour confirmer.
Au bout de 2h, Zongliu est dans notre champ de vision. A quelques centaines de mètres de l’arrivée, un homme nous interpelle pour nous proposer à manger ou de prendre une photo avec les femmes aux cheveux longs. Dans le village, rebelotte : manger, photo, manger, photo… Depuis la veille c’est monnaie courante alors on décline poliment. On s’arrête pour acheter des boissons à l’échoppe du patlin. Derrière la caisse, il y a un gamin, supervisé par une vieille. Au moment de payer, ils se mettent à parlementer sur le prix des choses. On boit notre coup à proximité, une mamie nous donne des chaises pour nous asseoir.
Il est déjà plus de midi et vu la distance restant à parcourir sur la carte, on se dit que “la musique du paradis” se jouera sans nous… On opte pour une visite de Zongliu avant de continuer le sentier et faire demi-tour quand on en aura marre.
Comme il semble peu probable de trouver une cantine dans les environs, L. décide d’acheter deux ou trois trucs à grignoter à l’échoppe. Quand il se présente à nouveau devant le gamin avec un paquet de noix de cajou, une sucette à l’ananas et une autre à la pomme verte, le sketch recommence. Cette fois, il nous déballe toutes les sucettes de la boite en baragouinant des trucs.
Avec notre paquet de noix de cajou et 20 sucettes dans le sac, on file tout droit dans le village. Pas de carte, un chemin qui n’a pas l’air d’en être un : l’itinéraire se gâte. Jusqu’à présent, quand on ne voyait pas où aller, on prenait tout droit. On fait pareil sur ce coup là sauf que le petit bonheur la chance nous mène en plein milieu des rizières. Demi-tour.
Au loin, on voit une route à flanc de montage avec des personnes entrain de marcher. On croise des villageois et curieusement, ils ne nous demandent rien. Pas même une petite invitation à déjeuner, non non, juste des “hello hello” avec de grands sourires. C’est qu’ils sont occupés, comme s’ils étaient en pleine réunion de chantier. On s’explique rapidement pourquoi : la route est en construction… et, conséquence de la bruine bretonne qui s’abat sur les rizières, c’est boueux. Lorsque l’une des Birkenstock de K. reste collée dans le magma glaiseux, on se dit que ce n’est pas la peine de s’enliser davantage. Pour les chaussures, le mal est fait alors autant éviter de s’attaquer aux ponchos. En repassant devant les villageois, mêmes sourires. En fait, ils devaient se dire “alors les nazes, ça passe pas ???”
On croise une jeune chinoise faisant la route en direction de Ping’An. Elle parle très bien anglais et français mais nos routes se séparent rapidement car elle se trouve confrontée au même problème que nous : elle n’aura pas le temps de rentrer avant la nuit (ils ont fumé le Lonely Planet ou bien ?! c’est pas possible de faire la rando en 1 jour !). Arrivés en lisière du village, on est escortés par les mamies sauf que cette fois, elles insistent ! Au bout de 10 min, quand on arrive enfin à s’en défaire, on fonce vers un petit ruisseau repéré à l’aller pour que K. se débarrasse de l’agglomérat de boue qu’elle a sur les pieds. Au bout de 5min de trempouillage dans l’eau, L. lance l’alerte : viiiite, elles reviennent !!!! Ni une ni deux K. s’élance à toute birzingue attaquant le sentier (en montée) au pas de course. Une fois en haut et la mamie hors de portée, on est morts.
Le chemin du retour est finalement beaucoup plus rapide. Un peu trop peut-être, à 15h30 on entre dans grandes pompes dans Ping’An. Les touristes ont pour la majorité rejoint leur car, le village est quasi-désert. Pour occuper notre après-midi, on commence par se dégoter quelque chose à manger avant de faire un brin de shopping. Au moment où l’on sirote une bière en terrasse on se rend compte qu’aujourd’hui il y a un petit miracle : il ne pleut plus depuis 2 HEURES.
Pour cette presque dernière soirée en Chine, on choisit un petit restau proche de celui où l’on avait mangé la veille. Le chef nous suggère un plat de boeuf et on a eu raison de l’écouter c’est très très bon. Dans le bar voisin, c’est soirée karaoké ! Ambiance plutôt cosmique que ce panorama planté au bout du monde où des gamins chantent à tue-tête sur Kylie Minogue.
Retour à l’hôtel, on doit faire face à la plus grosse araignée jamais vue. Elle était décédée de manière non identifiée mais une chose est sure, L. s’est assis dessus, reste à savoir si c’était avant ou après son trépas. La bête éjectée, nos sacs ficelés et quelques blattes courant sur le sol plus tard, on se couche, pas forcément mécontents que cette nouvelle nuit en mode scaphandre soit la dernière.
Superbe photos!
Et le texte. est génial
Et alors et la suite il y a une panne de courant ?
On nous fait saliver !